Le Geste exilé
Pascale Houbin
Mediateur - Eric Foucault, Eternal Network
Soutien - Fondation de France ; Fondation Daniel et Nina Carasso ; Ville de Rennes
Rennes, Ille-et-Vilaine, France, En cours
Le contexte
L’association Travesías a pour but d’établir, à partir de la Bretagne, un réseau d’accueil international de création et d’échanges pour les artistes, les théoriciens et les écrivains.
Ayant tissé petit à petit un réseau de femmes immigrées de longue date en Bretagne, Travesías travaille depuis 2010 sur les récits de quelques-unes d’entre elles. Son intention est de créer une œuvre d’art autour de la question de la transmission des grands- mères à leurs petits-enfants. Certaines d’entre elles ayant immigré en Bretagne dans les années 1960-1980 pour suivre leur mari, pour échapper à la répression politique ou par choix personnel, elles sont aujourd’hui grands-mères, coupées de leurs racines pour beaucoup d’entre elles. Leurs enfants ont été élevés dans une autre culture. Que peuvent-elles transmettre à leurs petits-enfants comme souvenirs de leur propre enfance? Leur situation fait également écho à ce qui s’est passé en Bretagne : la rupture avec la langue qui a empêché des grands-parents bretonnants de communiquer avec leurs petits-enfants.
Pensant qu’un artiste serait à même de faire surgir ces souvenirs, les commanditaires se sont tournées vers Eternal Network, médiateur agréé de la Fondation de France pour l’action Nouveaux commanditaires, pour les accompagner dans leur projet. Eternal Network leur a proposé de travailler avec la chorégraphe Pascale Houbin qui, depuis une vingtaine d’années, a mis la langue des signes au cœur de sa démarche, transfigurant le geste au-delà des mots.
La commande
Devant la potentielle barrière de la langue entre les aînées et les petits, Pascale Houbin a proposé de réaliser un film sur la transmission des gestes, vecteurs de cultures, de traditions, de savoir‐faire, mais aussi tout simplement d’actions quotidiennes.
« Le fil rouge du projet se situe dans le corps en mouvement et plus particulièrement dans les mains, sachant qu’un mouvement comme faire, re- produire, donner... se matérialise dans ses propres mains. Le Geste exilé sera un témoignage poétique de ce déroulé infini des gestes quotidiens – gestes qui, pleinement habités par les grands, vont se transmettre aux petits; gestes qui, riches d’humanité, font accéder à un espace relationnel. » (Extrait de la note d'intention de Pascale Houbin, octobre 2012)