Ayant subi de plein fouet l'exode rural et vivant exclusivement de la culture et de l'élevage intensif, le village de Saint-Thélo, tente de se forger une nouvelle identité en mettant en valeur son histoire et son patrimoine. Le maire, ainsi que des habitants de la commune, ont souhaité accompagner l'ouverture de la {Maison des toiles} et valoriser l'ensemble du village par une intervention artistique, susceptible de porter un regard neuf sur son patrimoine architectural.

Tadashi Kawamata a porté son attention sur trois maisons de tisserands, initialement vouées à la disparition. L'œuvre a été réalisée grâce à un travail collectif, lors de workshops, durant trois étés successifs (2004 - 2006), réunissant autour de Tadashi Kawamata des étudiants en art et architecture, français et étrangers. Le belvédère et la passerelle synthétisent les différentes études élaborées lors du premier workshop par les étudiants et l'artiste.

Un ensemble de passages, escaliers et ouvertures et des aménagements aux abords des maisons se sont construits au fur et à mesure des travaux, amplifiant la mise en réseau des espaces à la fois intérieurs et extérieurs. Le belvédère se compose de quatre modules en bois, reprenant le dessin générique d'un métier à tisser. La passerelle reliant l'extérieur au belvédère invite à un cheminement à travers l'œuvre. De l'apparition du clocher à l'ouverture vers le paysage, elle remplit la fonction métaphorique de Mémoire en demeure. Mémoire en demeure, mobilise la mémoire du lieu dans une perspective dynamique et constitue désormais une nouvelle mémoire, formée de tous les moments de vie et de travail partagés.

Tadashi Kawamata

Tadashi Kawamata est né en 1953 au Japon, Il vit et travaille à Paris. Son travail porte une réflexion sur l'espace architectural, urbain ou paysager en tant que produit et contexte social. Une étude attentive des relations humaines qui l'ont défini, ainsi que des modes de vie qui en découlent, lui permettent de déterminer la nature de son projet. Ses œuvres sont souvent éphémères et généralement réalisées en bois. Ses interventions créent des ponts entre passé et présent, dehors et dedans, effectif et potentiel : elles révèlent une autre identité aux lieux, mettant en lumière la part invisible et pourtant bien réelle de leur dimension culturelle et sociale.