Les commanditaires désirent mettre en valeur et réaménager le Moulin de la Baysse d'Excideuil datant du XIXème siècle. Leur but est aussi de pourvoir s'y réunir, y organiser des classes vertes et également y intégrer une oeuvre d'art. Ils se rapprochent donc de l'association Excit'Oeil, fondée afin de porter le programme Nouveaux commanditaires sur le territoire de la commune. Les médiateurs, Pierre Marsaa et Luc Joudinaud proposent Laurent Millet pour répondre à la commande.

Laurent Millet propose de transformer le moulin en camera obscura, c'est-à-dire d'en faire une sorte d'appareil photographique qui projette les images extérieures à l'intérieur, par le biais de trous et de lentilles dans les murs. Ainsi, la nature environnante devient visible à l'intérieur du moulin. Ceci est particulièrement pertinent dans la mesure où il doit devenir le lieu d'accueil des associations investies dans la protection de l'environnement. Le moulin est situé sur un petit bras de la Loue. Il est divisé en deux parties. La camera obscura est placée dans la première, qui est un passage permettant de traverser ce petit bras d'eau. L'autre partie du moulin accueille les associations dans une pièce plus classique. On adjoint au moulin un local de stockage pour les canoës du centre de loisirs, ce qui en fait le point de départ des promenades sur la Loue. Le dispositif de la camera obscura s'intègre parfaitement à un site patrimonial dans la mesure où il s'agit d'une technique datant de la Renaissance. L'intervention des Nouveaux commanditaires respecte donc le caractère de l'édifice. Elle a en outre permis la sauvegarde de ce lieu en incitant la commune d'Excideuil à le racheter et à le restaurer tout en le valorisant.

Laurent Millet

Né en 1968, Laurent Millet est photographe et plasticien. Il vit au bord de l'estuaire de la Gironde, ce qui explique que l'eau joue un rôle aussi important dans son travail. Depuis douze ans, Laurent Millet construit un travail photographique qui se développe en de multiples ramifications. Ancien assistant de Lucien Clergue et de Jean Dieuzaide, artiste français reconnu sur la scène internationale. Il affectionne tout particulièrement les matériaux pauvres (gravats, plastique, fil de fer, bois...) avec lesquels il construit des assemblages précaires et éphémères qu'il capture par le biais de la photo avant de les désosser. L'image ainsi capturée est perçue par l'artiste comme un « piège à imaginaire ». Ses séries intitulées « petites machines littorales », « petites machines à images », « cabanes » ou « la méthode » fonctionnent sur ce principe. Son travail le place donc aux frontières, parfois ténues, entre photographie, travail plastique, et architecture. Ses travaux sont présentés par plusieurs galeries comme la galerie Camera Obscura de Paris mais également des galeries étrangères, par exemple Robert Mann à New York. Il a été exposé lors de l'ARCO 2005 à Madrid, la plus grande foire d'art contemporain du monde, par la galerie Spectrum Sotos de Saragosse. Ses images sont présentes dans de nombreuses collections publiques : San Francisco, Museum of Modern Art ; Chicago Art Institute ; Center for Creative Photoraphy, University of Arizona, Tucson ; Museum of Fine Arts of New Mexico, Santa Fe ; Los Angeles County Museum ; Museum of Fine Arts, Houston, État-Unis ; Fonds National d'Art Contemporain ; Maison Européenne de la Photographie ; Bibliothèque Nationale, Paris ; Musée Nicephore Niepce, France ; Artothèques de Toulouse, Grenoble, Annecy, Caen, Lyon ; Galerie du Château d'Eau, Toulouse...