Les résidents du Logis Jeunes Castille souhaitent rendre leur lieu de vie plus attractif avec la présence d'une œuvre d'art forte permettant de fédérer. La commande photographique permettra de changer l'image des espaces collectifs.

L'association Logis Jeunes Castille accompagne des jeunes de 16 à 25 ans en situation précaire, et leur propose un hébergement temporaire et une aide à l'insertion sociale et professionnelle. L'association et ses résidents ont demandé à l'artiste de rendre visible la fonction du lieu : prendre en compte la question de l'isolement et l'identité comme la nécessité de développer une vie sociale. L'artiste réalise une série de photographies sous forme de caissons lumineux dont les protagonistes sont les résidents mis en scène à l'intérieur du Logis.

Fabien Rigobert propose de réaliser une série de photographies dont les protagonistes sont les résidents, mis en scène à l'intérieur du logis Castille. Il mélange le réel et la fiction, les sujets des prises de vues sont les résidents, les décors sont leurs lieux de vie, mais les poses et les interactions ne sont pas des reconstitutions empruntées à la réalité. Il y a là un questionnement sur la représentation des sujets et leurs tourments, il est question de l'individu et de l'écart qui existe entre son identité et sa voie intérieure dévoilant une projection intime. L'artiste met en scène les résidents à travers leur condition, interrogation et inquiétude, oscillant entre une attitude de repli, d'isolement ou de partage. Ce questionnement apparaît dans la collision des attitudes. Ils sont de passage, parfois dans une attente d'un ailleurs dans tous les sens du terme. De part les caractères définis par la stylisation des personnages, propre à chacun en fonction d'une identité sociale et professionnelle, la lecture des images et donc la fiction nous donne le sentiment d'une allégorie, d'un conte social. Ce travail figure une trace du passage des résidents et de leur statut, les photographies prendront place dans les parties communes du Logis Castille sous forme de caissons lumineux.

Fabien Rigobert

Né en 1968, Fabien Rigobert vit et travaille à Lille et a été lauréat du prix Altadis en 2003. Dans ses précédents travaux il entame une réflexion sur le rapport existant entre l'identité du sujet et celle de l'image. En théâtralisant l'ordinaire, il modifie la perception du «banal» il interroge la notion de réel par la mise en scène de personnages. Il conduit une recherche sur la pluralité des lectures que nous offrent les images, obligeant ainsi le spectateur à jouer un rôle d'interprète. Les photographies et les vidéos de Fabien Rigobert reposent sur un postulat : en dire le moins possible pour amener le spectateur à imaginer son histoire personnelle. Véritables parts de réel reconstitué, les œuvres de Fabien Rigobert sont énigmatiques, proposant une pluralité de lectures.