C'est pratique d'avoir un titre
Claude Rutault
Mediateur - Mari Linnman
Soutien - Fondation de France ; Mairie de Paris (Direction de la Jeunesse et des Sports et Direction de la Politique de la Ville et de l'Intégration) ; OPAC
Antenne Jeunes Olympiades, Tour Anvers 32, rue du Javelot, Paris, France, 2007
La commande
Les antennes jeunes (AJ) sont des lieux destinés à accueillir, informer et orienter les jeunes de 10 à 25 ans. A l'occasion de l'aménagement du nouveau local de l'antenne des Olympiades, les commanditaires souhaitent lui donner une dimension culturelle et de proximité inédite. Ainsi, l'œuvre « c'est pratique d'avoir un titre » créée par Claude Rutault, consiste en 292 toiles peintes de la même couleur que le mur, accrochées dans les salles de l'antenne. Le principe repose sur la possibilité pour les jeunes et leur entourage d'utiliser les toiles. À la restitution de la toile, l'emprunteur peut l'exposer pendant un mois à l'antenne. Elle sera ensuite repeinte de la même couleur que le mur et mise à disposition. Le geste consistant à effacer puis à renouveler l'acte de peindre rejoint la question de la transmission de l'information et des savoirs.
L'œuvre
C'est pratique d'avoir un titre est une oeuvre de Claude Rutault composée de 292 toiles peintes de la même couleur que le mur sur lequel elles sont accrochées. Les toiles sont disposées dans chacune des salles de l'antenne Jeunes selon plusieurs définitions/méthodes. Le principe de l'oeuvre repose sur la possibilité offerte aux publics de l'antenne de se servir de ces toiles pour peindre. L'espace de l'antenne devient un lieu d'emprunt de toiles à peindre à l'image d'une bibliothèque. À la restitution, l'emprunteur peut exposer sa peinture pendant quelque temps à l'antenne, la toile sera ensuite repeinte de la même couleur que le mur et remise en circulation.
Claude Rutault
Le médiateur propose de faire appel à Claude Rutault qui développe une réflexion passionnante sur l'image et son statut. De l'artiste, on connaît la célèbre série des définitions/méthodes initiée en 1973. Ce concept pose au préalable les conditions de toute réalisation : une toile montée sur châssis de dimensions libres, est peinte par l'acquéreur de la même couleur que le mur sur lequel elle est accrochée. Cette reconsidération du monochrome donne un rôle actif au récepteur tout en posant la question du rôle de l'artiste. Par ailleurs, le système d'équivalence entre tableau et mur résultant de l'uniformisation chromatique remet en cause la relation entre la figure et le fond, principe hiérarchique fondateur de l'histoire de la peinture.