L'affaire des incendies
Anita Molinero
Soutien - Ministère de la Culture, Communauté de communes des Trois Rivières, Conseil général de Saône-et-Loire, Conseil régional de Bourgogne, Fondation de France
Longepierre, France, 2009
Le contexte
Le village de Longepierre est profondément marqué par une tragédie judiciaire qui défraya la chronique. Au milieu du 19e siècle, dans un contexte politique trouble, deux habitants, républicains notoires, furent accusés des incendies qui détruisirent les 2/3 de la commune. Pierre Vaux, instituteur, et Jean-Baptiste Petit, cordonnier, ont été injustement condamnés aux travaux forcés à Cayenne. 150 ans plus tard, les habitants du village ont souhaité leur rendre hommage. Ils ont ainsi fait appel à l'action Nouveaux commanditaires de la Fondation de France, qui permet aux citoyens de passer commande à un artiste avec l'aide d'un médiateur culturel et de participer ainsi à la construction d'une culture contemporaine commune.
La commande
Le parcours piétonnier de trois kilomètres sillonne le village au gré des plaques explicatives à l'emplacement des maisons incendiées. Il se termine par une sculpture d'Anita Molinero, présentée en deux éléments : le premier dans la cour de la mairie ; le second dans l'édicule de l'ancienne bascule publique. Ces structures s'illuminent chaque soir d'un rouge flamboyant comme pour ranimer la mémoire. « De 1851, année du rougeoiement des premiers incendies, à l'incandescence de ma sculpture, qui se souvient aujourd'hui de l'embrasement ? » déclare l'artiste. « C'est une tragédie de la démocratie balbutiante. L'oeuvre que j'ai créée n'est pas l'effacement de tristes événements mais la mémoire et la réparation. » Pour Guy Thiébaut, président du comité d'initiative pour la mémoire de Pierre Vaux et Jean-Baptiste Petit, « l'aspect commémoratif du passé mais aussi l'oeuvre contemporaine interpelle le promeneur. C'est aussi une interpellation sur l'injustice aux ordres. »