Le contexte

« Le football, comme l’art, est une langue commune qui fédère la diversité... » Depuis sa création en 1897 à Saint-Ouen, le Red Star Football Club a forgé sa légende sur ses succès sportifs mais aussi sur une politique sociale, éducative et culturelle engagée, héritière de la philosophie de son fondateur Jules Rimet qui avait créé un club de lecture conjoint au club de football avec l'ambition de faire « travailler le corps et éveiller l'esprit en même temps ».
Convaincus que l'art et la culture sont essentiels pour grandir et s'ouvrir au monde, c'est dans ce même esprit que l'actuel président du club, Patrice Haddad, sa directrice, Pauline Gamerre, et plusieurs membres de l'équipe sportive ont souhaité commander pour le Red Star une œuvre d'art qui incarne ses valeurs. « Découvrir l’art, c’est aussi et surtout donner l’occasion de le contempler » écrivent-ils en décembre 2011 à Jérôme Poggi, médiateur agréé par la Fondation de France pour mettre en oeuvre l'action Nouveaux commanditaires, lui faisant ainsi part de leur désir d'offrir au Red Star son « chef d'oeuvre ».

La commande

Deux ans d’étude aboutiront à une oeuvre complexe et minutieuse : un polyptyque composé de huit peintures à l'huile sur panneaux de bois, qui offrent différents points de vue sur le stade Bauer et la vie du club. Match, terrain, tribunes, supporters, couloirs, vestiaires, écrans, fumigènes, buvette, recadrage médiatique, champ et contre-champ, temps et contre-temps : les huit panneaux restituent la complexité et la richesse du club dans toutes ses dimensions, sportives et performatives, éducatives et culturelles, sociales et conviviales.
Pour son inauguration, le polyptyque commandé à Guillaume Bresson a été installé dans les tribunes même du Stade Bauer, dominant le terrain pendant toute la journée dans une mise en scène rappelant les cérémonies rituelles qui marquaient à la Renaissance la livraison des grandes commandes artistiques.

Guillaume Bresson

Révélé au grand public en 2010 dans l'exposition Dynasty au Palais de Tokyo, très remarqué au Festival d'Avignon en 2015 avec une exposition personnelle, Guillaume Bresson développe une technique picturale qui va puiser dans l'héritage de la grande peinture classique pour rendre compte de sujets très contemporains. À la croisée de la peinture, de la photographie et du cinéma, son travail absorbe les signes de notre époque avec une capacité de synthèse remarquable.