Soubise
Patrice Carré
Mediateur - Bruno Dupont
Soutien - Fondation de France, Ville de Dunkerque
Maison de Quartier Soubise, Dunkerque, 2007-2010
Dans un contexte social et culturel représentatif des mutations urbaines actuelles (multi-culturalité, forte rotation de la population, marchands de sommeil, fragilité et fragmentation sociale) le projet «Soubise » vise à favoriser la démarche participative des habitants pour une réappropriation de leur quartier, à la réflexion autour de la création d'espaces publics de proximité, à la relecture de la ville par l'invention et l'expérimentation de la création artistique. Les habitants de Soubise, très actifs et attachés à leur quartier, ont pour point focal la Maison de Quartier, lieu de réflexion, de concertation et d'actions, mais aussi lieu de convivialité, d'échanges et de rencontres. Cependant, les habitants déplorent une absence de rayonnement. A partir de sa position d'artiste, Patrice Carré répond à la demande de visibilité à l'extérieur, d'identification, et d'usage du lieu par la création d'un climat cohérent. Le projet prend place dans le hall d'accueil de la maison de quartier et sur la façade. Un jeu de transparence et de mise en lumière est proposé pour la façade.
A partir de sa position d'artiste, Patrice Carré répond à la demande de visibilité à l'extérieur, d'identification, et d'usage du lieu par la création d'un climat cohérent. Le projet prend place dans le hall d'accueil de la maison de quartier et sur la façade. Patrice Carré s'est attaché à deux particularités de la maison de quartier : son nom "soubise" qui pour lui renvoie à la sauce soubise ; et à son inscription architecturale dans la rue de soubise. Pour le hall d'entrée/accueil et l'espace secrétariat, Patrice Carré propose un grand système lumineux représentant les différents ingrédients de la sauce soubise : oignons hachés, vin blanc, bouillon de viande, beurre, eau, farine, sel poivre, crème etc... qui se traduisent par des formes et des couleurs correspondantes. Il interprète la recette sous la forme d'un plafonnier lumineux. Chaque élément correspond à un ingrédient et sa transformation selon la chronologie de la recette. Pour la mise en valeur de cette œuvre, un aménagement global de l'accueil est proposé par l'artiste : un travail sur les peintures murales (blanc et liseré orangé), le plafond (remise au même niveau), le sol (uniformisation), la conception du mobilier de qualité marine (rangement et bureau pour le secrétariat, banc, table de documentation, banquette, table basse et tabourets) et la réorganisation de l'affichage (panneau magnétique éclairé). Pour palier au manque de lumière naturelle, un jeu de transparence et de mise en lumière est proposé pour la façade. La façade est ce qui identifie le lieu et la commande consiste à la mettre en valeur par rapport à la rue, au quartier, à l'immeuble au pied duquel elle se situe. L'accueil commence dehors. Pour Patrice Carré, la maison de quartier est un lieu de rencontre, de causerie qui lui évoque une petite "fabrique", fabrique des idées, fabrique des rencontres. En référence à l'architecture et au fond industriel de la ville de Dunkerque et de sa population, il appose une structure en métal et panneaux de verre, transparents pour le haut, et semi opaques pour le bas, sur l'ensemble de la façade. Les montants en métal sont laqués en bleu, la couleur de la ville. Un dessin en néons reprenant la recette court également le long de la vitrine et éclaire davantage la façade. Au dessus, est placée une enseigne en lettres métalliques "Maison de quartier Soubise".
Patrice Carré
Né en 1957 à Angers, Patrice Carré est diplômé de l'école des Beaux-arts de Caen. Il vit et travaille à Marseille où il est également professeur à l'Ecole Supérieure des Beaux-arts. Aucun support plutôt qu'un autre n'est privilégié dans son travail, il passe d'un territoire à l'autre selon l'idée qu'il souhaite développer. Il réalise des installations, des objets se référant aux objets du quotidien, travaille la lumière (néons), s'intéresse notamment aux formes. La question du son tient une part importante dans sa réflexion artistique, ainsi que la perception des espaces. Les œuvres de Patrice Carré sont présentes dans de nombreuses collections de Frac (Fonds Régionaux d'Art Contemporain Bourgogne, Bretagne, Languedoc-Roussillon, etc.). Il a également réalisé des œuvres dans l'espace public en 2008, comme Les mondes à l'envers dans le parking de l'aéroport de Lyon-St Exupéry ; ou dans le cadre du 1% artistique à la médiathèque de Lannion.